Ce vidéo explique en profondeur l’importance du spectre lumineux pour la culture de la marijuana avec des lampes LED, tout en abordant les notions de PPFD, PER et l’efficacité des différentes lampes sur les plantes.
Alors aujourd’hui, on va faire une grosse vidéo pour éclaircir le sujet des lampes LED. Pendant des années, les fabricants d’éclairage ont cherché des solutions et chacun a fabriqué sa propre technologie. On parlait encore des LED de 660 nanomètres et des LED de 730 nanomètres qui n’existaient même pas. Les LED blanches avaient encore de mauvais rendements, surtout les blancs chauds en dessous de 3500 K. Très peu de fabricants ont travaillé avec des biologistes, et même ces biologistes ne connaissaient pas tous les mécanismes qui, en plus, varient d’une plante à l’autre.
La NASA faisait des lampes avec uniquement du bleu en 450 nanomètres et du rouge en 630 nanomètres, et on disait que le vert ne servait à rien, ce qui est totalement faux. Maintenant, en 2022, tout cela a énormément évolué. On ne parle plus de lumens, mais en micromol par mètre carré par seconde. Quand on fait la moyenne du PPFD pour un mètre carré par seconde sur une surface donnée et qu’on la divise par la puissance de la lampe, on obtient le fameux rendement micromole/joule que tout le monde regarde actuellement et qui est censé donner l’efficacité de la lampe horticole.
C’est un indicateur très simple pour les utilisateurs. Plus les micromoles joules sont élevés, plus la lampe est efficace. Dit-on, et c’est devenu la course entre les fabricants, même la course micromoles/joules euro, parce qu’il faut être le moins cher possible. Le marché des lampes avait juste besoin d’un indicateur simple, et tout le monde a adopté celui-ci. Tout le monde se dit que plus le PPFD est élevé sur ma surface de culture, meilleur sera mon rendement. Et si je peux acheter une lampe qui donne un fort PPFD tout en consommant peu d’électricité, alors j’ai une très bonne lampe. Oui, mais en fait, non.
Je m’explique : le PPFD et le rendement radiométrique ne font pas tout. Une plante va plus ou moins bien assimiler et utiliser toutes ces micromoles en fonction de la phase dans laquelle elle se trouve : croissance, pré-floraison, floraison, fin de floraison. Donc, certaines lampes balancent 1000 micromoles, voire beaucoup plus, mais les plantes, elles, n’en utilisent que peut-être 50, beaucoup moins, en fonction des lampes. C’est là que le PER interne entre en jeu.
Le PER, c’est la Photosynthetic Useful Radiation, et pour savoir le mesurer, il faut de solides connaissances. Aucun fabricant ne donne cela, et beaucoup ne connaissent même pas cette notion. Le PER, c’est la Photosynthetic Active Radiation, et c’est ce que le PPFD mesure généralement entre 400 et 700 nanomètres en micromol par mètre carré par seconde. Le PER lui donne le taux d’utilisation des radiations par la plante. Par exemple, une plante en floraison sous une HPS a un PER d’environ 28 %, alors qu’en extérieur sous le soleil, c’est moins de 35 %.
Le graphique que je vous montre indique comment fonctionne la photosynthèse via les chlorophylles et un autre pigment, les caroténoïdes. Les chlorophylles absorbent dans le bleu et dans le rouge, et dans la région vert-jaune, entre 500 et 600 nanomètres, il y a quasiment pas d’interaction, mais il y en a une via les caroténoïdes. Une plante fabrique des sucres grâce à la chlorophylle ; pour cela, elle a principalement besoin de bleu et de rouge, et un peu de vert et de jaune.
Le spectre énergétique est essentiel. Ici, on voit quasiment le spectre utile en croissance. En voyant cela, on peut presque se dire qu’une lampe composée de bleu et de rouge uniquement suffira. C’est pour cela que les lampes pleine d’il y a 10 ans étaient toutes violées de violet. Donc, ce spectre énergétique du bleu et du rouge est nécessaire dans le métabolisme d’une plante. Il n’y a pas que les chlorophylles, il y a un tas d’autres pigments qui sont activés par le spectre signal et participent grandement à la bonne santé des plantes.
Ce spectre signal, il en faut beaucoup du bleu ou du rouge. Or, tous les fabricants en mettent beaucoup, mais pourquoi ? Parce que commercialement, techniquement, et du point de vue du consommateur, ça se vend mieux. D’autre part, dans les grosses installations professionnelles, il est compliqué de déplacer les plantes de la zone de croissance à la zone de floraison. Alors, on met un potentiomètre sur les lampes, et quand on passe en floraison, on augmente simplement la puissance, car ils ont besoin de couvrir tout le spectre.
On utilise des LED blanches parce que les LED blanches de type Samsung LM 301 ou Ninja 757 coûtent peu cher et ont de très bons rendements. Elles sont à la base de 80 % des lampes actuelles, car c’est économique et facile à mettre en œuvre, puisque c’est du full spectre. C’est vendeur parce que même ces LED blanches ont un pic de bleu utile dans leur spectre, ce qui permet de se passer de LED bleu. Même s’ils ne le savent pas toujours, le verre augmente la pénétration lumineuse.
Voici un spectre que l’on voit partout actuellement. Si on fait un spectre de croissance et de floraison polyvalent, il y aura trop de bleu en floraison et trop de rouge en croissance, donc on va tout le temps gaspiller de l’énergie. C’est un peu comme si on donnait à une plante tout le cycle du NPK 5-5-5, alors qu’en croissance, il faut plutôt du N, et en floraison plutôt du PK.
Alors, ce panneau a un très bon rendement à 2,8 micromoles par jour, c’est excellent. Oui, mais une grande partie de ces photons ne sont pas utilisés, que l’on soit en floraison ou en croissance. Il y a trop de spectre signal entre 500 et 600 nanomètres ; il n’en faut pas autant. Un tiers de cela serait largement suffisant pour stimuler tous les pigments annexes. C’est un spectre de croissance-flora. Donc, il n’y a pas de lumière dans 730 nanomètres, car le rouge inhibe la germination. Du coup, on n’a pas l’effet Emerson qui booste et raccourcit grandement les temps de floraison.
Ce spectre coûte peu cher à fabriquer et a un excellent rendement en micromoles par jour, donc ils peuvent mettre en avant une très bonne efficience à un prix raisonnable. Mais du point de vue d’une plante de cannabis en floraison, le PER est certainement sous les 40 %. On en revient à la logique des HPS : on balance un maximum de photons. Le spectre n’est pas bon, mais l’intensité lumineuse est au maximum et la plante prend ce qu’il faut là-dedans.
Pourtant, les LED permettent de faire des lampes avec des spectres beaucoup plus assimilables. Mais cela revient plus cher, et il faut au moins un biologiste qui sait ce qu’il fait. Mais du coup, en floraison, il y a trop de bleu. La plante va réagir à cet excès de bleu en se défendant, et pour se défendre, elle va fabriquer des flavonoïdes, des terpènes et d’autres pigments et métabolites secondaires pour se protéger de ce rayonnement fortement énergétique.
D’un autre côté, sur le plan de la production de biomasse, cela va réduire le rendement au mètre carré et augmenter la facture d’électricité. Mais si on veut produire concentré, c’est plutôt bien, surtout que le bleu va aussi créer un effet salade, c’est-à-dire donner des fleurs plus feuillues, mais ce n’est pas toujours souhaitable dans notre domaine.
En regardant le modèle TS 1000, on constate que le spectre montre qu’il y a plus de bleu que de rouge. Donc ce panneau sera plus orienté croissance que floraison. En floraison, vous retrouverez des fleurs bien plus feuillues. Précisément, il y a du 760 nanomètres. Alors déjà, pourquoi du 760 nanomètres ? C’est beaucoup trop loin. Le 730 est bien plus efficace. De plus, leur 760 nanomètres est en bien trop faible quantité, seulement deux petites LED, et en plus de cela, le pic de bleu inhibe complètement le rouge.
Concernant le modèle TS 2000, là, nous avons quasiment le même problème. Un panneau orienté croissance avec plus de bleu que de rouge, par contre, on a 4 LEDs de 730 nanomètres, mais c’est toujours trop peu pour que la plante s’en serve. Il faudra éviter de faire germer vos graines directement sous la lampe.
En passant au modèle FC 3000, là, nous avons un full spectrum avec des UV, mais toujours en bien trop faible quantité pour être efficace. Par contre, nous avons un gros excès du spectre signal. Spider Farmer sort des mêmes catalogues que Mars Hydro, donc ce sont les mêmes spectres avec les mêmes problèmes. Sur le modèle à 2,6 micromoles, nous avons un panneau full spectrum pas trop d’excès dans le spectre signal. Par contre, le modèle à 2,9 micromoles est bien plus efficace pour la floraison de nos plantes, avec un pic dans le rouge bien plus important. De plus, vous aurez beaucoup moins cet effet salade avec plein de feuilles dans vos fleurs.
Nous avons quasiment les mêmes spectres. Par contre, sur le 300 watts de base, il y a des UV qu’ils ont enlevés sur le modèle Pro pour augmenter le rendement en micromoles par jour. De plus, elles étaient en trop faible quantité pour être efficaces, mais toujours ce pic de rouge en trop faible quantité sur le 300 watts de base. Mais ils ont mis un peu plus sur le modèle Pro, ce qui est une bonne chose.
Comme vous l’avez compris, on met souvent du rouge, mais en bien trop faible quantité pour être efficace, car le bleu est en antagonisme du rouge. Ce faible signal n’aidera à rien, au contraire, c’est du gaspillage d’énergie, mais cela fait vendre. Car le client lambda voit qu’il y a du rouge, et il se dit que c’est sans doute mieux. Mais la plante, elle ne s’en servira pas. Il y a beaucoup trop de bleu, et vous avez remarqué que personne n’utilise de LED à 630 nanomètres ? Pourquoi ? Simplement parce que les 630 nanomètres ont un mauvais rendement et viennent pomper l’efficacité en micromoles/joule, donc on n’en met pas. Personne n’en utilise, car actuellement tout le monde évalue les lampes LED sur leur efficacité micromole/joule, ce qui est une grosse erreur.
Voilà à quoi devrait ressembler un vrai spectre de croissance. C’est un vrai spectre de floraison. Dans le spectre de croissance, nous avons un gros pic de bleu avec des pics de rouge, un dans le 630 et un dans le 660 nanomètres, mais bien plus faibles que le pic de bleu. Au contraire, dans le spectre de floraison, nous avons un pic de bleu bien plus petit que le pic rouge, avec un gros pic de 730 nanomètres qui est presque aussi grand que la taille du pic de bleu pour être vraiment utile.
J’espère que cette vidéo vous aura plu et qu’elle vous aidera dans le choix de votre panneau LED. N’oubliez pas d’aller faire un tour sur le site web de Pevgrow et de rejoindre nos serveurs Discord. Allez, ciao !