Ketama, le berceau du meilleur haschich au monde

Temps de lecture 10 minutes

 

Ketama, l'endroit d'origine du meilleur hash du monde
Ketama, l’endroit d’origine du meilleur hash du monde
Alan Martínez Benito
CEO de Pev Grow, cultivateur expert avec plus de 20 ans d'expérience.
En lutte constante pour la régulation du cannabis, principalement dans le domaine médical.
07-09-2017 08:00:45 - Actualisé: 7 September, 2017

 

Au pied des montagnes de la Cordillère du Rif au Maroc, l’un des plus grands temples de production de haschich au monde: Issaguem, plus connu sous le nom de Ketama. Une localité de peu plus de 1500 habitants, où résonnent les tambours des tamis aux mains des Berbères, chargés d’élaborer certains des meilleurs “chocolats” du monde.

 

Pouvez-vous imaginer un terrain où les plantes de cannabis se développent en pleine liberté pendant des dizaines de kilomètres sans que les autorités n’interviennent? Cette terre existe et s’appelle Ketama, une région située dans le canton du Rif, la ville de Ketama produit du haschich depuis le 15ème siècle. Jusqu’à présent, il n’y a rien d’étrange dans tout cela, cependant, si aujourd’hui, nous voulons consacrer un petit espace dans notre blog à cette localité, c’est parce que dans ce coin est produit, comme l’ont noté les experts de la matière, l’un des meilleurs, sinon le meilleur, haschich au monde en termes de goût et de qualité.

 

Mais ce n’est pas la seule particularité de ce territoire, mais plutôt celui qui attire encore plus l’attention: bien que le traitement et la consommation du haschich soient punissables au Maroc, dans cette partie du pays, les autorités ferment les yeux vers le chocolat. Pourquoi? Nous allons aborder ce sujet tout de suite… 😆

 

Si vous souhaitez connaître une partie passionnante et dangereuse du planète, je vous invite à continuer à lire cet article et à nous donner toutes les informations que vous jugez manquantes et les questions pertinentes que nous n’avons peut être pas répondues. Prêt à commencer un voyage passionnant à travers les terres du meilleur hash au monde? Commençons!???

 

Ketama, connaître l’endroit d’origine du meilleur hash du monde

 

 

La chaîne de montagnes du Rif, où la ville de Ketama, maintenant appelée Issaguem par ordre du roi Mohamed VI, était auparavant une zone consacrée au tourisme et au ski alpin. Cependant, l’activité des plantations et la production du haschich par la majorité de la population locale ont remplacé le type de vie précédent dans la région, transformant cette partie du Maroc en un endroit où de nombreuses autorités étrangères ne conseillent pas visiter et, si nécessaire, recommandent d´y arriver sur des routes qui ne sont pas secondaires, afin d’éviter des problèmes, comme a signalé, par exemple, le gouvernement espagnol.

 

Cordillère du Rif, où se trouve la ville de Ketama
Cordillère du Rif, où se trouve la ville de Ketama

 

En fait, c’est un domaine qui, tel que dénoncé par les ONGs travaillant dans la région, a été oublié traditionnellement par les autorités, malgré les efforts qu’ils ont faits ces derniers temps. Dans ces terres arides, comme décrit par toutes les personnes qui les traversent, il semble que le temps ne s’est pas écoulé, ce qui en fait aussi un lieu magique.

 

Ketama et ses environs font partie du Maroc dans lequel la majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, principalement une ethnique berbère, bien qu´aussi arabes et amaziges, et où les dirigeants du pays font autant que possible pour cesser d’avoir la renommée actuelle, pour revenir à la réalité précédente. Par conséquent, ce sont les autorités policières elles-mêmes qui ferment les yeux sur les milliers d’acres (estimés à environ 57 000) de la culture de cannabis dans la ville et autour de celle-ci.

 

Des cultures qui constituent la subsistance de la grande majorité de la population, aussi si elles étaient détruites (comme fait dans d’autres régions du pays alertées par des autorités étrangères depuis plus de 10 ans), la région cesserait de profiter de la paix latente dans laquelle vivent ses habitants, pour devenir une zone de révoltes due à la faim de ses habitants.

 

A cela ajoutons que, en 1956, comme nous pouvons lire dans un rapport publié par le journal ABC, Mohamed V (premier sultan à devenir roi après que le Maroc ait atteint son indépendance) a publié un décret “favorable à certains peuples que les paysans de Ketama continuent à s’accrocher, affirmant que ni Hassan II ni Mohamed VI ne l’avaient révoqué.” Grâce à ce décret, dans Ketama et ses environs, il est « permis » non seulement de cultiver le cannabis, quelque chose de palpable à l’œil nu par la grande extension des cultures, mais aussi élaborer du haschich. Levez la main ceux qui aimeraient aussi avoir quelque chose comme ça en Espagne! Certes, beaucoup de mains levées … ou pas? ?‍♂️

 

Car, si quelque chose est clair selon la dernière étude préparée par l’Observatoire espagnol sur les drogues, notre pays est l’un des plus grands consommateurs de cannabis en Europe (30% de la population âgée de 15 à 64 ans) et de plus, l’Espagne est le premier passage frontalier pour introduire le haschich en Europe, bien que les meilleurs lots n’atteignent que certains des célèbres coffee shops d’Amsterdam (bien sûr, par d´autres voies d´accés plus sûres et que moi même ignore), de sorte que 45% des saisies de ce type de produit en Europe a été réalisé dans notre pays, selon l’Organisation des Nations Unies pour les Drogues et le Crime (UNODC).

 

Cette forte demande de cannabis aide également le Maroc voisin à continuer de cultiver cette grande quantité de cannabis, dans un terrain propice à la croissance de certaines des meilleures variétés de plantes de marijuana connues jusqu’á aujourd´hui. En fait, selon les sources citées dans un documentaire de Canal Sur (La Route du Hash), ils assurent que la demande est si large que, malgré la grande quantité de cannabis cultivée au Maroc, elle ne peut être fournie à l’ensemble du monde, voilà pourquoi la marijuana est également importée à d’autres pays moins connus à ces fins (soit des pays de l’Est soit du continent américain, entre autres).

 

Reportage sur la production de hashish Ketama ( Rif)

 

Aussi, Ketama ou Issaguem jouit d´une enclave privilégiée. La ville est un carrefour entre certaines des principales villes du Maroc: elle se situe à 167 kilomètres de Tetouan, 160 de Fès, 79 de Taunate ou 107 de Chauen, ce qui fait que son marché traditionnel le mercredi, connu sous le nom de Telata Ketama, est un lieu de grande attraction touristique pour les amateurs de cannabis et de haschich, car ce ne sera que là-bas, en plus des meilleurs cafés d’Amsterdam et d’autres endroits du planète, où vous pourrez déguster le haschich fabriqué à Ketama et que, beaucoup décrivent comme le meilleur au monde.

 

La Route du Hash: de Bab Mug à Ketama

 

Aussi connue comme la Route des Alhucemas, elle s’étend de Bab Taza, au nord du pays, jusqu’à arriver à Ketama. C’est un itinéraire qui attire surtout les amateurs du cannabis, mais aussi ceux qui souhaitent connaître la partie la plus rurale et ancestrale du Maroc.

 

Il s´agit d´une route qui abrite principalement des terres agricoles, peu fréquentées par les touristes et avec une grande présence policière, due, comme vous le savez, à de grandes superficies de culture du cannabis, en particulier dans le secteur de Ketama ou d’Issaguem. Bien sûr, si vous cherchez une variété d’hôtels et de restaurants où vous pouvez rester ou déguster la cuisine locale, ce n’est pas votre itinéraire (ils sont très rares), bien que cela vaut le coup si vous êtes un amateur de cannabis, surtout si vous pouvez entendre le son agréable des tambours Ketama, dont je vous parle plus bas.

 

Un type d’itinéraire qui n’est généralement pas recommandé en plein hiver, car il y a généralement beaucoup de brouillard et de glace sur la route, bien que si vous voulez voir comment ils collectent le cannabis, vous devez y aller entre septembre et octobre, c’est-à-dire la saison dans laquelle se déroule ce processus.

 

Récolte du cannabis, entre septembre y octobre
Récolte du cannabis, entre septembre y octobre

 

Et maintenant que vous connaissez certains aspects à prendre en considération avant de décider de faire cette route, concentrez-vous sur les principales étapes:

 

-Bab Taza, est l’une des entrées principales du célèbre parc naturel de Talasemtane et la première étape de la route. C’est une localité située en hauteur, accessible par une magnifique forêt luxuriante. De la même façon, vous pouvez parcourir différents itinéraires de montagne, par lesquels vous pouvez rejoindre les villages de Khizana et Fifi.

 

-Khizana y Fifi, la deuxième étape sur cette ancienne route du haschich. Ce sont des villages ruraux typiquement marocains où il ne manque pas leurs cerisiers, leurs figuiers ou leurs coings, des ingrédients qui font partie de la gastronomie de la région. C’est aussi un domaine où vous pouvez trouver des champignons sauvages et, en ce qui concerne les infrastructures, il convient de mentionner les moulins traditionnels.

 

Un autre point que vous ne pouvez pas manquer est Beni Darkoul, le centre névralgique de la région, où il existe de nombreuses usines d’huile d’olive.

 

-Chefara, est le prochain point qui suit cette route du haschich, dont se distingue son ancienne mosquée. De là, la route se poursuit à travers Amtrass, un endroit idéal pour les amateurs de la photographie en raison de la beauté de son paysage, entouré de grandes pierres. Sans aucun doute, l’un de ces endroits qui rend le Maroc unique.

 

Sur les pentes du mont Jebel Tisirene se trouve la ville de Bab Berret, un souk local important qui se caractérise par un grand nombre d’ateliers de véhicules. Au sud et traversant la région de Beni Zerual, nous trouvons la vallée d’Ouerrha.

 

-Ketama, le dernier et le plus intéressant point de la route. Un lieu majestueux, simple et où attire l’attention le nombre de kilomètres dédié à la culture du cannabis, donnant la sensation d’observer une petite forêt feuillue du haut de ses montagnes.

 

Infographie sur La Route d’Al Hoceima

 

Infographie sur La Route d'Al Hoceima
Infographie sur La Route d’Al Hoceima

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Infographie sur La Route d'Al Hoceima
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Caractéristiques de la marijuana de Ketama

 

Oui. Je sais: l’histoire est intéressante, l’itinéraire encore plus, mais ce qui compte vraiment pour vous, est la marijuana cultivée dans cette terre, celle qui est en charge ou plutôt les mains des experts berbères, d´offrir le meilleur haschich du monde.

 

La variedad dominante para la marihuana de Ketama es índica
La variedad dominante para la marihuana de Ketama es índica

Donc je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps: parlons des caractéristiques du cannabis qui pousse à Ketama. La première chose à garder à l’esprit, est que cette terre est froide et abrupte, de sorte que le type de marijuana qui se développe doit être récolté tôt, mais sans perdre la qualité attendue.

 

Ainsi, la variété dominante est indica, de petite taille, compacte et résineuse, c’est-à-dire des bourgeons denses et recouverts de trichomes. La récolte se fait au cours des mois de septembre et d’octobre, un peu plus tôt que prévu, de sorte que les niveaux de THC ne sont pas aussi élevés, mais cela est dû au manque d’espace par la grande quantité de graines semées.

 

L’odeur de ces plantes rappelle l’encens et, dans beaucoup de ses variétés, les goûts sont plutôt fruités, donc les fumer en résulte une sensation très agréable. Entre certaines de ces variétés nous pouvons citer la Blueberry, mais aussi d’autres que vous pouvez trouver chez Pev Grow comme celle qui donne son nom à son origine, Ketama, idéale pour produire du haschich maison au style du Maroc si vous le souhaitez, et qui a un effet médical puissant ou la Blue Hash, entre autres, qui se caractérise également par sa saveur fruitée et pénétrante, avec un puissant effet psycho-actif.

 

En plus du fait que le génotype principal est indica, le phénotype majoritaire est généralement afghan, bien que, comme on dit, la variété est très large. Mais ce qui est certain, est que les saveurs sont généralement sucrées, étant les plus demandées pour faire le meilleur haschich.

 

Un fait curieux à mentionner à cet égard. Saviez-vous que Ketama est la zone où 95% du haschich total est produit au Maroc? Voilà pourquoi, cette zone est protégée par les autorités … qu´en pensez-vous?

 

Les tambours de Ketama ou comment fabriqué le haschich à Issaguem

 

Le Haschich a cette couleur brune, est très compact et facile à casser
Le Haschich a cette couleur brune, est très compact et facile à casser

 

Si vous connaissez le célèbre haschich de Ketama, vous savez avec certitude ce dont je parle lorsque je cite les tambours de Ketama, mais pas tout le monde les associe pour l´élaboration du haschich. Une élaboration pour laquelle un système rudimentaire est nécessaire, mais efficace qui a passé de génération en génération, en plus d’une grande quantité de cannabis. Pensez-vous que j´exagère? Prenez note: juste pour faire un kilo de haschich, vous avez besoin de 100 kilos de marijuana. Incroyable, n´est-ce-pas?

 

Et maintenant, vous allez me dire, “ok, mais qu’est-ce que le haschich a à voir avec les tambours?” Très simple: en fait, nous ne parlons pas de tambours proprement dit, mais du son que les tamis, c’est-à-dire les cubes où se fabrique le cannabis, émet lorsque leurs propriétaires filtrent les plantes de cannabis. Je peux m’expliquer mieux.

 

Les Berbères, les principaux producteurs de cette région et donc du meilleur haschich au monde, utilisent des contenants en plastique (les mêmes que nous pouvons utiliser pour laver les vêtements sales), qu´ils recouvrent d’une maille (un tissu en nylon qui s’étend complètement pour cette fonction), sur lequel sont placées les feuilles de cannabis qui ont auparavant séchées au soleil jusqu’au mois de novembre, quand il fait froid et la résine de la plante se filtre mieux. Une fois que l’herbe est déposée, la dernière étape consiste à la couvrir, de sorte qu´aucun gramme de poudre jaune ne s’échappe pas en passant par le tamis naturellement par ces mains expertes, grâce à des tiges de bois.

 

C’est précisément le battement de ces tiges contre les tamis, ce qui fait que le son qu’ils émettent est semblable à celui d’un tambour. Effectuer par tant de familles en même temps, le bruit se perçoit à des kilomètres de ces maisons. Dans ce processus, toute la famille participe, quelque chose d’essentiel et qui a permis de transformer cette tradition en métier en vigueur encore aujourd’hui.

 

Le battement de ces tiges contre les tamis, fait que le son qu'ils émettent soit semblable à celui d'un tambour
Le battement de ces tiges contre les tamis, fait que le son qu’ils émettent soit semblable à celui d’un tambour

 

Une fois que cette poudre est extraite, il existe deux façons, selon la tradition Ketamani, d´avoir ce haschich: soit en le pétrissant en chaud, ce qui se traduit par une couleur brune que nous connaissons bien, ou à froid, ce qui le rend plus compact et plus facile à casser, et donc peu pratique pour l’exportation. Ce dernier reste généralement au Maroc.

 

Infographie sur la cannabis de Ketama

 

Infographie sur la cannabis de Ketama
Infographie sur la cannabis de Ketama

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Infographie sur la cannabis de Ketama
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Ketama, cinéma, documentaires et plus

 

Malgré l’hostilité de cette terre, la renommée du cannabis a donné lieu à différents documentaires, par exemple, celui dont nous avons parlé précédemment, qui a été élaboré par Canal Sur ou le célèbre et primé film “El Niño”, où dans un des moments du film, vous pouvez entendre les célèbres tambours de Ketama et vous pouvez voir comment le hash le plus célèbre du monde est fait.

 

Fragment, film El Niño

 

Loin du cinéma est le célèbre groupe de musique Ketama, qui doit son nom à cette région du Maroc. Et vous, connaissez-vous d’autres livres, chansons ou films qui parlent du sujet? Nous aimerons le partager avec nous!

 

Conclusion

 

Sans aucun doute, voyager à Ketama peut être une expérience incroyable, non seulement pour pouvoir consommer le meilleur hash du monde, mais pour voir comment il est élaboré, puisque cette technique et le son de ses tambours en vaut vraiment le coup; par contre, il est préférable de s´y rendre avec un guide local de confiance, car … on sait jamais?

 

Et vous, avez-vous visité cette région du Maroc? Comment avez-vous fait? Avez-vous apprécié cette expérience? Aimeriez-vous le faire? Parlez-nous en et si vous avez aimé l’article, je souhaiterai votre aide pour le diffuser sur les réseaux.?‍♂️

 

Par Noelia Jiménez, Equipe de PevGrow

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